Bureau à domicile : déduction des frais ou mise en location à votre société ?

Bureau à domicile : déduction des frais ou mise en location à votre société ?

De nombreux dirigeants utilisent une partie de leur habitation comme espace de travail. Deux options s’offrent alors à eux : louer cette partie à leur société ou intégrer les frais correspondants dans leurs frais professionnels. Chacune présente un impact fiscal différent.

1. La location à la société
Lorsque vous louez une pièce de votre habitation à votre société, le loyer est en principe considéré comme revenu immobilier. Celui-ci est taxé aux taux progressifs, après application d’un abattement forfaitaire de 40 %.
Toutefois, si le loyer dépasse un certain plafond (le « seuil de requalification »), la partie excédentaire est requalifiée en rémunération, avec un traitement fiscal et social beaucoup moins favorable. En pratique, ce plafond reste souvent limité puisque calculé sur base du revenu cadastral de l’espace loué.

Lorsque du mobilier est loué en plus du local, la partie correspondante est imposée distinctement comme revenu mobilier, après déduction forfaitaire de 50 %.

2. La déduction des frais professionnels réels
Au lieu de percevoir un loyer, certains dirigeants choisissent de déduire les frais réels liés à leur bureau à domicile via leur rémunération. Cela n’est possible que si ces frais sont directement liés à leurs activités personnelles de direction (administration, gestion, planification…) et non aux activités opérationnelles de la société.

La jurisprudence confirme régulièrement cette approche : lorsqu’un dirigeant utilise réellement une partie de son logement pour la gestion quotidienne de son entreprise, la déduction peut être admise. Dans certains cas, cela permet de déduire des montants bien supérieurs au forfait de frais professionnels (3 130 € maximum en 2025).

3. Quel choix est le plus avantageux ?
La déduction des frais réels peut offrir un gain fiscal supérieur à la location, mais uniquement si :
• les frais sont suffisamment élevés,
• l’usage du bureau est clairement lié aux tâches de direction,
• et le dirigeant est prêt à documenter précisément cet usage.

Plus l’enjeu financier est important, plus l’administration fiscale pourra examiner le dossier attentivement.

Conclusion
La meilleure option dépend de votre situation : surface utilisée, montant des frais, nature de vos tâches et structure de votre rémunération. Une analyse personnalisée reste essentielle pour optimiser le traitement fiscal de votre bureau à domicile.

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